En janvier 2020, Mila, jeune fille fervente utilisatrice d’Instagram, publie une vidéo où elle exprime ses opinions sur l’Islam. Elle a alors 16 ans et affirme, entre autres, que : « Le Coran est une religion de haine, il n’y a que de la haine là-dedans, l’islam c’est de la merde » la vidéo devient alors virale et très vite, on l’identifie et on divulgue l’adresse de son domicile et de son lycée. Mila reçoit alors des milliers d’insultes et de menaces de mort. Ses parents se rendent à la police et Mila est immédiatement placée sous protection.
Mercredi 7 juillet 2021, le tribunal correctionnel de Paris rend son verdict et ce n’est pas moins de onze personnes qui sont reconnues coupables de harcèlement en ligne. Les peines s’étalent alors entre quatre à six mois de prison avec sursis, mais deux des accusés refusent la sentence et font appel de la décision auprès de la Cour d’appel de Paris.
Hier, mardi 31 janvier, le nouveau verdict tombe et il aggrave les peines prononcées lors du premier jugement en juillet 2021 par le tribunal correctionnel. Les peines se sont terriblement alourdies en passant à deux ans et un an d’emprisonnement avec sursis. C’est le plus jeune, âgé de 20 ans, qui a écopé de deux ans d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de 24 mois. Il doit indemniser les parties civiles et accomplir un stage de citoyenneté.
Dans le rendu du verdict, la cour l’a reconnu coupable de harcèlement aggravé et de menaces de mort, des griefs qui n’avaient pas été retenus lors de la première instance en 2021.
Le deuxième accusé, âgé de 31 ans, a quant à lui été condamné à un an d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans, avec les mêmes obligations que le précédent.
Les peines sont plus lourdes qu’en première instance
En plus des peines plus lourdes, la cour d’appel les condamne à verser ensemble 10.000 euros à la jeune adolescente en réparation du préjudice moral.
Richard Malka, l’avocat de Mila a déclaré à l’AFP : « Ce que j’ai ressenti à l’audience, c’est que ces deux prévenus n’avaient rien compris de la gravité de ce qui leur était reproché et n’avaient aucun regret. Manifestement la cour a eu le même ressenti puisqu’elle a quadruplé et triplé leurs peines. C’est un arrêt qui contribuera, je l’espère, à faire prendre conscience que menacer de mort est un délit grave », a-t-il ajouté.
Ce matin Richard Malka précisait sur les ondes de nos confrères de BFMTV que si les menaces envers Mila avaient diminué elles étaient encore nombreuses et que pour la jeune fille, aujourd’hui âgée de presque 19 ans, il était quasi impossible de trouver un travail ou d’avoir une vie sociale normale comme toute jeune fille de son âge.
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