Prénoms : Alex, Lauren, Pierre, Nawfel… Jeunes adultes entre vingt et trente ans. Professions : boulanger, bagagiste, étudiant, cuisinier au chômage… Religions : athées, catholiques et… deux musulmans. Casier judiciaire : vierge. En tout, treize hommes comparaissent pour affronter Mila et expliquer leurs déferlantes haineuses envers la jeune adolescente.
En janvier 2020, Mila, jeune fille fervente utilisatrice d’Instagram, publie une vidéo où elle exprime ses opinions sur l’Islam. Elle a alors 16 ans et affirme, entre-autre, que : « Le Coran est une religion de haine, il n’y a que de la haine là-dedans, l’islam c’est de la merde » mais aussi : «Votre religion, c’est de la merde, votre dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul ». Ces propos, sont ceux qu’elle tient après des critiques sur son homosexualité « au nom de l’Islam ».
La vidéo devient virale et très vite, on l’identifie et on divulgue l’adresse de son domicile et de son lycée. Mila reçoit alors des milliers d’insultes et de menaces de mort. Ses parents se rendent à la police et Mila est immédiatement placée sous protection. Depuis, l’adolescente est déscolarisée et vit cachée et protégée par des agents de police. Pour son avocat, Richard Malka, les propos de Mila ne sortent aucunement du cadre légal. En exprimant une opinion, elle est dans son droit de liberté d’expression et de conscience.
Hier, 21 juin, Mila s’est rendue au tribunal accompagnée de sa mère et de Maitre Malka, pour confronter neuf des treize harceleurs. Ils sont poursuivis pour « harcèlement » et « menaces de mort ». Pour leurs messages postés sur les réseaux sociaux en novembre 2020, ils risquent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.