La ville de Zürich envisage de délivrer une carte de citoyenneté urbaine pour faciliter la vie des sans-papiers (voir ici). Selon les estimation des organisations de soutien, ils seraient 10.000 personnes en situation irrégulière dans la ville. Cette initiative a été votée au conseil municipal en novembre 2020 et sera mise en oeuvre progressivement d’ici 2024. Elle a fait l’objet d’une étude juridique de constitutionnalité, qui a montré que ce dispositif ne s’opposait pas à l’approche de la confédération helvétique en matière de séjour.
La carte n’offre pas un droit d’établissement équivalent à un titre de séjour en bonne et due forme. Elle permet uniquement une meilleure identification des habitants de la ville en situation irrégulière, notamment dans leur accès à des services publics comme les hôpitaux. L’objectif est d’apporter aux sans papiers une plus grande sécurité d’existence en les sortant de la peur perpétuelle dans laquelle ils vivent d’être arrêtés ou renvoyés au pays.
Au bout du compte, l’octroi d’une forme de sécurité administrative aux sans-papiers n’est pas une concession de la majorité mais une protection pour elle-même. Alors qu’on sait que cette population sans-papier est dans la ville, qu’elle y travaille, qu’elle y scolarise ses enfants, etc., on doit aussi pouvoir lui garantir un minimum de sécurité d’existence. Autrement, la porte est grande ouverte pour des difficultés qui toucheront tant la population majoritaire que minoritaire sur le plan de la santé publique, de l’évitement des rentrées fiscales pour l’état et de l’émergence d’une jeunesse en colère au nom de leurs familles qu’on a aura ignorées quand on ne les aura pas violentées.