Contrairement au discours ambiant, il n’y a pas d’importation du conflit israélo-palestinien !

Un peu plus d’un mois après la tuerie perpétrée par le Hamas sur des civils israéliens et la prise de plusieurs centaines d’otages, la guerre à Gaza prend des formes apocalyptiques. Le nombre de morts que les autorités gazaouies liées au Hamas avancent serait de 10 000 dont presque la moitié d’enfants.

En quatre semaines l’armée israélienne a pilonné le nord de Gaza n’épargnant sans doute ni leurs propres otages retenus sur ce territoire, ni les écoles, ni les hôpitaux, ni les habitations. Des milliers de décès pour combien de combattants hors d’état de nuire ?  À l’heure où nous écrivons ces lignes, le blocus médiatique qu’Israël impose à Gaza nous empêche de connaitre l’étendue des dégâts mais il doit être au-delà de l’entendement. Disproportionné à l’image de l’armée d’Israël qui n’est ni connue pour sa retenue, ni pour son empathie ni pour sa propension à faire dans la demi-mesure.

Ce n’est pas nouveau, à chaque conflit, la guerre des images et les propagandes font partie du processus. Les médias occidentaux, nous avons pu le constater, ont traité de manière déséquilibrée cette actualité et n’ont pas joué le rôle qui leur est assigné d’être des observateurs objectifs de la réalité.

Les injonctions, les procès d’intention, les angles choisis… nous avons tous été témoins de cas de traitement des faits partisans et cyniques. Touchés par un massacre et indifférents à un autre. Vocable choisi pour définir un camp et sans filtre pour évoquer un autre. Cette guerre, au-delà des conflits que nous avons pu connaitre ces dernières années et nonobstant ceux encore en cours, se vit de manière profonde et intense par la communauté internationale.

Au lendemain du massacre du 7 octobre et dans la foulée des bombardements quotidiens sur Gaza, nos responsables politiques ont frémi d’effroi à l’idée d’une «importation du conflit» qui aurait pu se traduire par une crise sociale que des émeutes urbaines auraient fini d’incendier. La vérité est qu’il n’en fut rien !

Certes, le drame palestinien choque, indigne, suscite un malaise manifeste chez chaque humaniste et citoyen doté d’empathie et attaché à la justice, mais il faut reconnaitre aujourd’hui que les pourfendeurs et les ennemis du « vivre ensemble » dans notre pays se sont trompés. Les Arabes et les musulmans de Belgique (et il faut l’observer, aussi à travers le monde) qui regardent indignés et impuissants, les massacres des Gazaouis restent, dans une très grande majorité, attachés au débat au détriment des actes de violence d’envergure. Des dérapages verbaux, des tags dans des lieux publics et des propos antisémites sur la toile, il y en a certainement eu un grand nombre. Mais ils ne sont pas plus significatifs que les réactions de colère xénophobes qui s’expriment de manière symétrique. La violence civile attendue par certains et prophétisée par de nombreux idéologues des extrême-droites européennes n’a pas éclaté comme ils l’avaient présagé. En ce sens précis, il n’y a pas d’importation du conflit Israélo-palestinien en Europe.

Cette retenue, cette « maturité » de nos concitoyens arabes ou de religion musulmane nous dit beaucoup sur la manière dont la réalité s’inscrit au détriment des fantasmes. Car il faut bien le constater, le discours médiatique ambiant charrie la méfiance, le mépris et le déni de la capacité de ces populations à faire la part des choses.

La jeunesse issue de l’immigration (la deuxième, troisième ou quatrième génération) est particulièrement scandalisée. Certains attendaient d’elle la commission d’actes d’incivismes, voire de terrorisme, sur des lieux identifiés au judaïsme en Belgique. Or à ce jour, elle s’est parfaitement tenue à l’écart. Nous aurions pu connaitre des tensions intercommunautaires que nous nous serions empressés d’expliquer mais là aussi, force est de constater que la coexistence pacifique prime jusqu’ici sur les conflits du Moyen-Orient.  La grande majorité est attachée à la paix civile. Elle est naturellement bien consciente qu’aucune rixe dans nos villes ne pourrait être une solution à l’injustice que subit le peuple palestinien.

 

 

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