Première exposition à Paris du peintre dogon : Amassolou Guindo

Du 1 au 17 juin 2021, à la galerie First Floor, 28 rue des fossés St Bernard à Paris s’exposent les œuvres d’Amassolou Guindo, un peintre dogon (peuple du Mali).

Amassolou Guindo, est repéré par Catherine Belkhodja, actrice, réalisatrice et éditrice franco-algérienne. Subjuguée par la beauté des œuvres du bout du monde, elle contacte aussitôt le peintre grâce aux réseaux sociaux et découvre qu’il est également l’ auteur de fables du pays dogon. Par le biais de son éditeur, elle organise dans la foulée une exposition à Paris.

Amassolou donne très vite son accord et lui expédie ses plus belles toiles. Reste à trouver une galerie puisque Belleville Galaxie qui planifie l’évènement est nomade et choisit chaque fois un lieu adapté. La première exposition s’improvise lors des ateliers Portes Ouvertes de Belleville, quartier de Paris où l’association a son siège.

Les toiles, simplement installées sur un fil à linge, sont bercées par la brise. Trois toiles sont immédiatement réservées par des collectionneurs, suivies par deux autres coups de cœur. Les toiles qui captent tous les regards, sont toutes de même format, 50 x 50. Elles méritent un lieu plus adapté pour être accompagnées d’une série de 20 dessins, tout aussi prodigieux.

La commissaire d’exposition jette alors son dévolu sur la galerie First floor, dans laquelle elle avait elle-même exposé récemment. Celle ci est dirigée par Annemarie Laarhuis, une superwoman aussi douée pour la peinture que pour la mécanique ! La complicité entre la directrice du lieu et la commissaire de l’exposition est telle que le second vernissage est prévu dans la foulée en moins de trois jours !

Le vernissage de l’ exposition s’avère aussi gai que les toiles proposées. Chants et danses se succèdent dans cet univers coloré: des tons vifs (jaunes d’or, bleu turquoise, rose tyrien , rouge carmin ou vert vif pour les feuillages des arbres) contrastent avec les bruns de la terre de la célèbre falaise dogon.

L’architecture est omniprésente : des cases dogons stylisées, des greniers à mil, la maison des femmes jonchée de jarres d’un rose tendre. Un bleu cobalt colore la cascade ou le ciel. Des personnages, souvent masqués, dansent sur de grandes échasses, symboles des longues pattes d’oiseau du héron ou de la cigogne, pour les masques de jeunes filles. Ici, des masques de crocodiles ou de lions trônent au milieu du village. Là un guérisseur soigne les maux. Partout, de grandes masses gaies et colorées, cernées de noir, rendent hommage à la vie.

La peinture employée est la plus basique qui soit: une peinture vinylique employée en bâtiment. Elle traverse d’ailleurs allègrement la toile de coton léger et les tableaux pourraient presque se faire autant admirer sur leur envers!

Les dessins sont d’une autre facture: d’abord esquissés au stylo à bille, ils se colorent peu à peu avec des feutres de nuances très vives. Les détails sont effectués aux crayons de couleur. Cette technique mixte permet d’accentuer certains détails de texture : paille, grillage, trames ou tissus colorés sont juxtaposés avec la plus grande minutie.

Ces peintures qu’on pourrait qualifier d’art brut, séduisent par leur géométrie parfaitement maîtrisée qui donne aux dessins un côté très contemporain, malgré leur sujet archaïque d’ un grand intérêt ethnologique. Danses et rituels viennent rythmer des fonds aux masses stylisées. Le paysage dogon est honoré dans toute sa plénitude. Les personnages souvent en habits de fête croqués sur le vif lors des rituels animent la vie du village. On retrouve des masques presque toujours, des têtes de crocodiles, des statuettes. Curieusement, aucun enfant ne figure dans ces dessins.

Cette exposition sera bientôt présentée à Bruxelles mais elle se visite pour l’instant à Paris.

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