C’est un événement en soi. Le festival de Cannes va avoir un président du jury noir : le réalisateur américain Spike Lee.
Puisque le Festival de Cannes n’a pas pu avoir lieu en 2020, à cause de la pandémie de Covid-19, Spike Lee reprendra le rôle de président du jury qu’il n’a pas eu l’occasion d’occuper. Il sera donc celui qui chapeautera le comité qui désignera la Palme d’or, lors de la 74e édition prévue en juillet 2021 si la pandémie l’autorise.
En 73 ans d’existence, ce rôle n’avait jamais été occupé par une personnalité noire. Déjà l’an dernier, l’intéressé avait avoué être surpris : « Quand on m’a appelé pour devenir président du jury […], je n’en suis pas revenu, j’étais à la fois heureux, surpris et fier […] d’être la première personne de la diaspora africaine à avoir cet honneur ». Ce choix est un signe fort de la part des organisateurs mais loin d’être suffisant. Certes, des avancées se font à petits pas mais cela reste encore loin d’être à l’image de la diversité des talents qui existent dans le milieu du cinéma, que cela soit dans les pays francophones qu’anglophones.
Le choix de Spike Lee, dans ces moments de besoin de reconnaissance des talents issus des diasporas, revêt une grande importance. Le Festival de Cannes a d’ailleurs une place particulière dans la carrière du réalisateur de 63 ans. C’est à Cannes en 1986 qu’il avait projeté son tout premier long-métrage, Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, à la Quinzaine des Réalisateurs. Il y avait reçu le Prix de la jeunesse. En tout, le réalisateur y a déjà défendu sept œuvres et a obtenu le Grand prix en 2018 pour son très engagé BlackkKlansman.