Rencontre avec Gladys Kazadi, 28 ans, députée bruxelloise : « À la maison, c’était «la méthode Williams »

 

 

Divercite.be vous propose une série de portraits de jeunes femmes politiques issues de la diversité. Jeunes, dynamiques, bosseuses et ambitieuses, allons à la découverte de cette nouvelle génération de femmes élues, émergentes et déterminées. Après Leila Agic, nous avons rencontré Gladys Kazadi. Née à Nivelles en avril 1994, Gladys est députée francophone bruxelloise pour les Engagé(e)s ( Ex CDH).

divercite.be : Gladys Kazadi parlez-nous de vous ?

Gladys Kazadi : Je suis née le 20 avril 1994 à Nivelles. L’aînée d’une famille nombreuse avec laquelle nous sommes venus assez rapidement à Bruxelles. Mon père est infirmier et ma maman aide-soignante. J’ai passé une partie de mon enfance dans le quartier Anneessens. Plus tard, nous avons emménagé à Berchem-Sainte-Agathe où je vis toujours. Je suis aussi la maman d’une petite Maïsha de 16 mois.

Quel genre de petite fille étiez-vous ?

Gladys Kazadi : J’étais une petite fille plutôt sage et bonne élève. À la maison, c’était « la méthode Williams », avec une note de 6 sur 10 mes parents n’étaient pas contents. Ils n’avaient pas tort ceci dit, car ils étaient très conscients des discriminations qui existaient et donc ils pensaient que travailler très bien serait une manière de fermer la bouche aux gens. Nous avons, avec mes frères et sœurs, connu une vraie discipline, mais toujours avec de la bienveillance de la part de nos parents.

De quand date votre conscience politique ?

Gladys Kazadi : Dès l’âge de 16 ans, j’ai décidé de m’engager dans l’associatif afin de commencer à me rendre utile. C’était des structures où mes parents œuvraient déjà. J’ai, par la suite, intégré d’autres lieux aussi bien au niveau local, qu’au niveau national ou même international.

Qu’avez-vous étudié à l’université ?

Gladys Kazadi : J’ai fait des études en Sciences politiques, puis une spécialisation en relations internationales avec une finalité en diplomatie et résolution de conflits.

À quel moment vous êtes-vous engagée au CDH ?

Gladys Kazadi : Quand je suis rentrée à l’université. Mais avant de m’engager au CDH, j’ai intégré une mouvance étudiante très liée au CDH  qui se trouvait dans les campus. Donc voilà comment j’ai rejoint les étudiants démocrates humanistes. C’est un cercle étudiant où on débattait d’enjeux sociétaux et où on développait aussi une vision de la société. Trois ans plus tard, je me suis investie au niveau local en rejoignant la section locale de Berchem-Sainte-Agathe.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans les idées de ce parti politique ?

Gladys Kazadi : La vision de la société qui était inclusive. Je n’avais pas le sentiment d’être dans un parti qui voulait défendre une classe plutôt qu’une autre. C’est un parti qui voulait essayer de trouver l’équilibre pour tout le monde. C’est donc cet aspect d’inclusion qui m’a séduite.  L’aspect aussi de bienveillance et solidarité que je ne trouvais pas ailleurs. Chaque personne est prise en compte dans sa spécificité par exemple.

En tant que députée qu’elles sont les causes que vous défendez ?

Gladys Kazadi : Il y a deux choses qui me tiennent à cœur : la question de l’épanouissement et du bien-être de chaque personne. L’ aspect inclusion pour tous nos concitoyens quels qu’ils soient. Autres combats que je porte dans les instances parlementaires : la question de la prévention santé. Je trouve que l’on n’investit pas suffisamment sur cela et qu’on attend que le problème se pose pour agir. Il faut changer le paradigme. Je veux aussi qu’on puisse offrir une meilleure écoute à ceux qu’on n’écoute pas assez. Les jeunes, les familles, les aînés, les personnes discriminées et donc je touche un peu aux thématiques qui concernent ces publics-là en particulier.

Quels sont les avantages d’être jeune en politique ?

Gladys Kazadi : Déjà, je ne suis pas née dans une famille de politiciens donc je n’ai pas grandi avec ces codes. Tout cela amène aussi un regard différent. Après, même si je suis jeune, je viens avec ma propre expérience. Elle n’est pas la même qu’une personne de 50 ans, mais cela reste une expérience, c’est une expérience qui doit pouvoir également être entendue. Je trouve important que la sensibilité d’une jeune femme, qui plus est d’origine étrangère, puisse être attendue au sein des instances. Je trouve cela positif que nous ayons de plus en plus de jeunes. Je vais prendre un exemple : sur la question des politiques de santé, le regard d’un jeune sur certaines dynamiques ne sera pas le même que celui d’une personne de 50 ans ou 60 ans. Attention, cela ne veut pas dire qu’il faut exclure les anciens, mais travailler en bonne intelligence. Cela me permet de faire attention à certains éléments auxquels on n’aurait pas fait attention si on n’avait pas ce regard de jeune ou même parfois de femmes sur certaines problématiques de santé publique.

Vous êtes aussi maintenant, en binôme avec Yvan Verougstraete, vice-présidente des Engagé(e)s qui a remplacé le CDH, comment se passe le travail ?

Gladys Kazadi : La collaboration avec Yvan se passe très bien. Les tâches sont très bien réparties entre nous. Je suis en charge de l’action citoyenne qui a pour but de concrétiser nos valeurs avec des actions de terrain et c’est un des gros points qui diffère avec les partis tels qu’ils existent actuellement. Nous ne sommes pas là juste pour défendre une vision de la société dans les parlements, on est là pour les incarner à travers des projets de terrain concrets.

Comment vous projetez-vous dans les prochaines années ? Toujours en politique ?

Gladys Kazadi : C’est une bonne question. Je n’ai pas de plan de carrière, mais je serai là où je pourrais me rendre utile et contribuer à améliorer la société. Je voudrais pouvoir me lever pour des causes justes qu’elles relèvent de la politique ou non. Dans 10 ans je serai peut-être encore en politique ou pas.

 

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